Elementor #3302

RENCONTRE ENTRE LA CLASSE DE 3è3


ET DES TÉMOINS DE LA GUERRE


D’ALGÉRIE :

Le mercredi 9 juin 2021, au collège Foch, la classe de 3°3, encadrée par leurs professeurs d’Histoire-Géographie et de Français, M. Adloff et Mme Huber ainsi que par le professeur documentaliste, M. Ambroise, a bénéficié d’une rencontre exceptionnelle avec trois témoins de la guerre d’Algérie :

 

Monsieur Soufi, enfant de la guerre, Monsieur Bronner soldat appelé et Monsieur Pertusa, Français né en Algérie. Ils étaient accompagnés par Madame Lethenet de l’Office national des anciens combattants (ONAC), qui proposait cette action.

 

Nous nous sommes installés au CDI pour deux heures d’échange.

 

Tout d’abord, chaque témoin s’est présenté et a évoqué sa vision de la guerre d’Algérie. La classe était captivée par les récits et a même sacrifié une partie de sa récréation pour en apprendre plus. A travers ces témoignages nous avons pu percevoir la violence de cette guerre et la diversité des regards portés sur elle. C’était le sujet de l’exposition “Histoire commune, mémoires partagées” sur laquelle les élèves avaient travaillé au CDI la semaine précédent la rencontre (voir plus bas le site de l’exposition).

 

Texte Shinano Poret

L’arrivée des témoins au collège Foch (photo. Maxime)
De gauche à droite : Mme Lethenet (ONAC), M. Bronner, M. Soufi et M. Pertusa

TROIS SOUVENIRS DE LEUR JEUNESSE

INTERVIEW VIDÉO DES TÉMOINS :

A l’issue de la rencontre avec la classe de 3°3, nous avons accueilli les trois témoins pour leur poser trois questions. Nous avions préparé un petit studio avec trois affiches de l’exposition de l’ONAC comme décor. Nous avons installé la caméra sur un trépied et branché le micro. Nous avons choisi d’évoquer avec eux trois souvenirs :

 

– un souvenir heureux de l’Algérie,

– un souvenir de la guerre

– un souvenir de leur arrivée ou retour en France.

 

Le premier témoin est Laredj Soufi. Fan de Victor Hugo et enfant lors des faits, il raconte sa vision de la guerre à travers les yeux d’un enfant de 10 ans.

Nous questionnons ensuite Guy Pertusa, qui nous explique le point de vue d’un français né en Algérie.

Pour finir, Jules Bronner, un soldat français appelé pendant la guerre d’Algérie, nous dévoile comment il a vécu le conflit.

Les trois questions ont mené à des réponses bien différentes mais toutes très intéressantes, comme quoi un même événement peut être vu sous plusieurs angles.

 

Manteaux Nora, Busché Soline, Poret Shinano

 

 

UN PORTRAIT : LAREDJ SOUFI

Parmi tous les témoins, Monsieur Laredj Soufi nous a beaucoup marqué par sa volonté de nous transmettre ses valeurs.

 

Laredj Soufi avait neuf ans au début de la guerre d’Algérie. Il est issu d’un groupe auquel il doit son nom de famille et qui s’est fait déposséder ses terres lors des “événements”.

Il a vécu une partie de son enfance sous un couvre-feu. Pour arriver en France, il a fait le chemin à travers le Maroc jusqu’en France, en traversant l’Espagne par ses propres moyens. Pour arriver en France, il a fait le chemin à travers le Maroc jusqu’en France, en traversant l’Espagne par ses propres moyens. Monsieur Soufi avait un ami qu’il considérait comme son père bien qu’ils aient eu le même âge. Il lui a appris à haïr la guerre et à lutter pour la paix. C’est en grande partie grâce à lui qu’il n’a pas rejoint la résistance (le FLN). Son ami lui a laissé quelques mots qu’il nous a cités : “Le plus grand risque de tous les risques est d’être honnête envers soi-même”. Il nous a aussi cité de grands auteurs comme Albert Camus et Victor Hugo. 

Monsieur Soufi nous raconte son histoire (photo. Shinano)

Poret Shinano, Manteaux Nora

La discussion avec Monsieur Pertusa s’est poursuivie pendant la récréation (photo. Shinano)

L'ALBUM PHOTO DE MONSIEUR BRONNER :


DEUX PHOTOS COMMENTÉES

Comme beaucoup d’appelés, Monsieur Bronner a conservé un album photo regroupant ses images de la guerre d’Algérie. Après la séance, il a partagé avec nous les souvenirs associés à certaines photos.

 

 

                                                               Bushé Soline, Manteaux Nora, Poret Shinano

 

Monsieur Bronner commente quelques photos de son album pour les élèves
L’album photo de Monsieur Bronner

Sur la photo nous pouvons voir un camion avec des chenilles. Elles sont essentielles car dans cette région du sud-ouest de l’Algérie, où le cliché a été pris, le sol est hérissé de mottes de terres avec de l’herbe au sommet, qui empêchent le déplacement de véhicules classiques. La personne sur la tourelle est Jules Bronner. C’était une mission dans le département d’Oran.

 

 

Lepine-Ljubic Luka

Monsieur Bronner est sur la droite de la photo. La personne qui pose son coude sur son épaule est son supérieur. Derrière eux il y a deux soldats harkis. La personne à la porte est le grand-père des deux soldats harkis. Le cliché a été pris dans le « village nègre », situé dans l’extrême sud de l’Oranais, et ainsi dénommé parce que la grande majorité de sa population avait la peau sombre.

 

 

Lepine-Ljubic Luka, Poret Shinano